Concert de Clôture
Description
La 5eme sonate de Beethoven La 5eme sonate de Beethoven opus 102 n2 est la dernière d’un cycle de sonates pour violoncelle et piano qui s’étend entre 1796 et 1815. Les violoncellistes ont la chance de pouvoir, avec seulement 5 sonates, couvrir les 3 grandes périodes créatrices de Beethoven. Bien que « Beethoven ait toujours été Beethoven » ont peut s’accorder à dire que, vivant de 1770 à 1827, il a été autant témoin qu’acteur du passage du classicisme au romantisme. Comme élève (très turbulent) de Joseph Haydn, il maîtrise les formes classiques et s’ingénie déjà à les tordre à volonté. Ensuite, emporté par la vague « Sturm und Drang », au tournant du siècle, il écrit les plus belles pages romantiques qui soient. Et, autour des années 1815, après une période étonnement stérile, il ouvre la porte d’un style ultime qui ne cesse de surprendre et émouvoir. Cette sonate opus 102 n2 est avant tout un chef d’œuvre d’invention et d’émotion. Le 1er mouvement est d’ une liberté totale de forme, avec des thèmes très courts qui s’enchaînent parfois sans transition et des contrastes très marqués. Le 2eme mouvement, un adagio qui touche au sublime par la longueur de ses phrases, un lyrisme permanent, une palette d’émotions allant du plus profond désespoir à la plus grande félicité, de ces musiques qui sont traversées par un souffle spirituel. On trouvera des pages similaires dans la 9eme Symphonie, la sonate « Hammerklavier » ou la Missa Solemnis. À la fin de ce mouvement, la musique se raréfie, tend vers le silence, se meurt pour donner naissance au 3eme mouvement: une fugue. La fugue tient la plus grande place dans la production du dernier Beethoven; il s’agit de la technique de composition la plus élaborée de la musique qui consiste à faire cohabiter des thèmes tout en leur laissant leur autonomie. Cet art du contrepoint dont Jean-Sebastien Bach était le champion, était tombé en relative désuétude depuis le milieu du XVIIIeme siècle, l’esprit de l’époque s’accordant mal à la rigueur cérébrale de la fugue. Beethoven s’en empare et en pousse la technique à son paroxysme dans la « Grande Fugue » op 133 dont Stravinsky disait: « une musique contemporaine, contemporaine pour toujours » Certes, le compositeur semble bien s’amuser à élaborer sa structure complexe, mais qu’en est-il de l’auditeur? Le grand plaisir à l’écoute de la fugue est d’abord de sentir le puzzle se former en direct, de suivre les thèmes passer d’une voix à l’autre, mais surtout de ressentir l’énergie qui se dégage de cette élaboration progressive; Une fugue, en particulier chez Beethoven ne peut pas laisser indifférent. Notre 5eme sonate est remarquable dans le sens où elle est l’une des premières œuvres reflétant tous les aspects du dernier style Beethovennien. Ainsi, a posteriori, on a pu dégager des lignes directrices dans la production de Beethoven en évoquant 1,2 ou 3 manières. Néanmoins, Beethoven n’a jamais cessé d’être lui même; un esprit ultra moderniste, un génie de la composition mais qui a su toucher tous les publics et un homme qui, bien que traversé par les drames les plus profonds, n’a jamais cessé d’exprimer la joie ni de croire en la fraternité humaine. Un vrai héros romantique.
Programme
F. Schubert
Fantaisie pour piano à quatre mains en fa mineurJean-Frédéric Neuburger et Victor Demarquette, pianoL. v. Beethoven
Sonate n. 5 pour violoncelle et pianoHenri Demarquette, violoncelle ; Jean-Frédéric Neuburger, pianoJ. Brahms
Quintette pour piano et cordes en fa mineur Op. 34Kerson Leong et Daniel Neuburger, violon ; Paul Zientara, alto ; Henri Demarquette, violoncelle ; Victor Demarquette, piano